Les dents de sagesse, appelées troisièmes molaires, poussenten général entre les âges de 17 à 25 ans. Parfois, elles ne sortent pas sur l'arcade dentaire ; on dit alors qu'elles sont incluses (dans l'os de la mâchoire) ou semi-incluses (à moitié sorties). En fait, il est rare qu'elles aient de la place, à l'arrière de la mâchoire ; il y a peu de personnes qui ont 32 dents bien alignées. La radiographie panoramique permet de bien évaluer leur position et de prendre une éventuelle décision d'extraction d'une ou plusieurs dents de sagesse.
Dents de sagesse qui poussent : les symptômes
Dans certains cas, qui ne sont pas rares, les dents de sagesse qui poussent mal (incluses ou semi-incluses) ne présentent aucun symptôme ; on dit qu'elles sont asymptomatiques. Ces dents de sagesse doivent pourtant être surveillées régulièrement, dès l'adolescence par des radiographies panoramiques faites par un dentiste tous les 3 ans.
Cependant, fréquemment, la dent de sagesse qui pousse présente des symptômes comme des douleurs dans le fond de la bouche, irradiées (diffusant) le plus souvent, vers l'articulation temporo-mandibulaire (entre la mâchoire inférieure et le crâne). Cette douleur peut être à l'intérieur de la mâchoire, dans le fond de la bouche et proche des oreilles. Mais aussi une gencive enflée, de couleur rouge foncé et douloureuse donc enflammée, une mauvaise haleine et des maux de tête.
Risques d'infection des dents de sagesse qui poussent
La dent de sagesse qui pousse peut ne pas sortir du tout, dent incluse dans l'os ou sortir à moitié, dent semi-incluse. Une infection peut alors survenir avec des signes visibles : fièvre, caries sur la dent semi-incluse, sous la gencive donc difficiles à soigner, pus (les tissus qui recouvrent la dent semi-incluse — à moitié sortie donc difficile à nettoyer — favorisent le risque infectieux et donc la présence de pus), ganglion dans le cou, sensation de pulsation, de cœur qui bat, dans la dent touchée, difficulté à ouvrir la bouche, difficulté à mâcher dans le fond de la bouche.
Bon à savoir : la sensation de pulsation est le signe caractéristique d'une dent infectée. En général, cette impression de cœur qui bat sous la dent se ressent au bout de la racine, ce qu'on appelle l'apex de la dent.
Déroulement de l'extraction des dents de sagesse
Quand une dent de sagesse n'a pas l'espace nécessaire pour pousser et qu'elle risque de poser problème, il faut l'extraire.
Quand doit-on extraire ?
L'extraction est décidée en cas de douleurs, caries, infection, malposition, problème créé aux autres dents : par exemple, destruction de la racine ou création de carie sur la 2ème molaire à côté, visible à la radiographie.
Certains dentistes préconisent l'extraction chirurgicale même si la dent ne pose pas de souci (si elle est asymptomatique) car elle pourrait poser problème dans l'avenir.
Remarque : il est préférable aussi d'extraire une dent de sagesse le plus tôt possible dès qu'on sait qu'elle a peu de chance de sortir ; sinon, plus on attend, plus ce sera difficile pour le chirurgien. Il est même parfois amené à sectionner la dent en plusieurs morceaux, en particulier si elle est en position horizontale.
Comment se déroule l'extraction ?
L'extraction d'une ou plusieurs dents de sagesse est courante ; le plus souvent elle ne nécessite pas d'hospitalisation et peut être réalisée sous anesthésie locale. Le déroulement de l'extraction se fait en plusieurs étapes :
- une prémédication 2 heures avant l'intervention (si c'est nécessaire) ;
- l'anesthésie locale, la plus courante, aidée éventuellement par une séance d'hypnose, ou générale, plus rare : en ambulatoire, le patient ne reste qu'une journée et rentre chez lui le soir. On la préconise quand le patient a une grande appréhension ou pour les personnes handicapées ;
- l'incision : elle se fait au bistouri ;
- le décollement ;
- l'ostéotomie, pour dégager l'os et sortir le germe ou la dent formée ;
- la suture ou pas, cela dépend de l'incision.
Après l'extraction, le chirurgien prescrit le plus souvent des antibiotiques, des antalgiques, des anti-inflammatoires (pas toujours) et des bains de bouche (ces derniers sont à commencer le lendemain de l'intervention).
À noter : les complications post-opératoires sont rares et bien connues. Les conseils d'application simples canalisent les suites opératoires ; par exemple, ne commencez le bain de bouche que le lendemain de l'extraction pour éviter les saignements. Il est conseillé aussi d'appliquer une poche de glace sur la joue du côté concerné, après l'extraction.